Le rencar

Le rencar témoigne lors des messes dominicales

Le Noirmont - Les Bois 15-16 décembre 2012

Le Noirmont Le Noirmont

(Extrait de l’homélie, JCM)

«Certes, le monde ne va pas mieux
il y a aujourd’hui autant qu’hier mille raisons de désespérer de l’humain,
peut-être même que ce monde est plus désespérant parce que nous en connaissons tous les malheurs d’un bout à l’autre de la planète...

C’est pourquoi, comme Jean Baptiste, portés par notre foi,
c’est à dire par cette joie qui est inscrite en nous,
nous avons à être témoins de la lumière au coeur de ce monde séduit par les jeux obscures du pouvoir, de la richesse, de l'égoïsme, de la réussite et de la compétitivité.

Que devons-nous faire ?
- celui qui a deux vêtements et de quoi manger, qu’il partage,
- ne taxer pas les autres injustement,
- et vous soldats ne rançonnés personnes, sans violence, contentez-vous de votre solde.

Dieu ne nous demande rien d’extraordinaire :
- il y a quelques semaines une dame âgée s’est approchée d’un stand de récolte des cartons du coeur, elle a puisé quelques victuailles dans son panier, les a déposées sur la table en disant : «je mange tous les jours, je suis riche»;

- depuis des mois j’accompagne une jeune femme qui vit une galère humaine, conjugale, familiale épouvantable au point qu’elle a déjà tenté plusieurs fois de mettre fin à ses jours et pourtant, à longueur de semaines elle va soutenir d’autres personnes ni plus ni moins fragiles qu’elle. Elle n’a qu’un vêtement et à peine de quoi nourrir ses enfants et pourtant elle continue de partager ce que la vie lui offre;

- tout au long de l’année je suis témoin de gestes de solidarités très simples mais tellement touchants que ce soit en prison, dans les hôpitaux psychiatriques ou en accueillant des gens dans la rue;

- depuis le 1er mars j’ai rencontré 650 personnes au rencar, cet espace d’accueil et de rencontre mobile avec lequel je sillonne les routes jurassiennes. La majorité des personnes accueillies sont toutes très cabossées par la vie : rupture, divorce conflictuel, violence, personnes abusées, malades chroniques, demandeurs d’asile refoulés, personnes suicidantes, chômeurs en fin de droit, parents d’enfants toxicomanes, conjoint de détenu, etc... Toutes sont venues déposer une partie du poids de leur souffrance.

Souvent la question m’a été posée : qu’est-ce que je peux faire ? 
N’étant pas magicien, je ne peux pas transformer la réalité insupportable où se trouvent ces personnes. Mais je peux l’entendre, je peux accepter d’être impuissant à changer les choses, aussi longtemps que je resterai convaincu que la joie de Dieu n’abandonne pas ces personnes.
Elles mènent des combats surhumains et totalement inégaux contre l’adversité de l’existence, mais toutes, presque toutes, s’accrochent à cette idée, que quelque part il y a de l’espoir.

Que là quelque part en elles, il y a une flamme de vie qui ne veut pas mourir. Que là où elles en sont elles n’y sont pas complètement seules et que la Vie se bat à leurs côtés pour qu’un jour nouveau se lève,
qu’un jour l’horizon se dégage,
qu’un jour elles pourront goûter pleinement
à cette joie que Dieu distille en elles.

Frères et soeurs,
Dieu ne nous demande rien de plus que d’être les témoins confiants de la joie qu’il met en nos coeurs. Le savoir change notre regard sur le monde et les êtres qui nous sont proches.

- Partageons cette joie qui revêt et nourrit nos vies,
- Ne jugeons pas les autres indignes de profiter de cette même joie,
- N’exigeons pas des autres qu’ils donnent plus de joie que ce que nous pouvons offrir.»

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